La Corse est une île située à 200 km environ au sud-est de la Côte d'Azur, à l'ouest de la Toscane dont elle est proche et au nord de la Sardaigne. Plutôt boisée et montagnarde, la côte sud est formée de hautes falaises.
La Corse se situe avec la Sardaigne sur une micro plaque continentale séparée de celle de la France ou de l'Italie appelée bloc-corsosarde.
Les Grecs avaient baptisé cette île de la mer Méditerranée « Kallisté » : la plus belle. Aujourd'hui, la Corse est connue sous le nom « d'île de Beauté » et ses paysages époustouflants séduisent à coup sûr les visiteurs. Grâce à ses mille kilomètres de côtes, dont environ 300 de sable fin, la Corse est un endroit rêvé pour les plaisanciers, les plongeurs et autres amoureux de la grande bleue. Mais, la Corse est également une montagne dans la mer. D'ailleurs, au début du siècle, certains l'avaient surnommée l'île verte, pour la différencier des autres îles méditerranéennes beaucoup plus arides. En effet, la Corse, malgré sa position méridionale et un ensoleillement sans pareil, est une île verdoyante.
Un paysage de premier matin du monde
La richesse du paysage Corse rend toute tentative de description fort malaisée tant se côtoient , s'entremêlent ou s'entrechoquent entre azur marin et horizon céleste des splendeurs aussi variées que celles des sommets altiers, des vallées de légende , des golfes farouches ou harmonieux, des criques abritées, des plages douces ou brûlantes, des falaises sculptées par les hommes et les embruns, des coteaux nés pour la vigne et l'olivier....
C'est à l'ère tertiaire que l'ébranlement du système alpin a le génie de provoquer la fracture d'un morceau du vieux continent primaire appelé tyrrhénide et le soulevant, de donner naissance, à travers les âges, à cette île éblouissante de beauté et d'harmonie qu'est aujourd'hui la Corse.
Située au croisement des routes maritimes allant de la France vers l'Italie et l'Orient et d'Europe Centrale vers l'Italie et l'Espagne, la Corse avec 8772 km
2, 183 km de long, 83 km de large et 1000 km de côtes
est la troisième plus grande île de la Méditerranée occidentale ainsi que la plus élevée. En effet, à seulement quelques kilomètres de la mer, là voila qui surgit et culmine à 2710 mètres d'altitude !
L'histoire et les arts
Pont Génois
A l'image de ses torrents de haute montagne, l'histoire de l'île, fougueuse et rebondissante est marquée, dans sa Chronologie, par des hommes, dont certains, Figures ou Héros, jouissent aujourd'hui encore et sans doute pour fort longtemps d'une renommée toute empreinte de respect…
D'un passé aussi passionnant que complexe,
la Corse a gardé non seulement une personnalité peu ordinaire mais encore les traces de richesses archéologiques, artistiques et culturelles que chercheurs, conservateurs de musées, enseignants, ou tout simplement vieux sages nous invitent à découvrir dans les Sites de l'Histoire, les Églises ou au coin d'une simple ruelle...
Mais l'Histoire de la Corse c'est aussi celle des Bandits d'Honneur et de la Vendetta, ou encore celle du Drapeau à Tête de Maure.
Les plaisirs de la table
La table corse est garnie de produits savoureux. Des vins généreux accompagnent des charcuteries où le Lonzu, la Coppa ou le Figgatellu nous rappellent ces traditions toujours respectées.
charcuterie corse
Le Brucciu, fromage de brebis ou de chèvre accompagné d'une
eau
de vie ou utilisé pour la pâtisserie, achèveront un repas autour d'un ragoût de sanglier.
La Pulenta ou les beignets nous ramènent encore à ces traditions culinaires où la châtaignier et l'olivier occupent une place privilégiée.
La culture et les traditions
Sous le couvert d'une austérité grave,et au delà des idées reçues vous découvrirez de rares qualités,la sobriété, la bravoure, le culte de la famille,la fidélité à l'amitié et à la parole donnée.
La langue
Langue romane du groupe italo-roman, résultant d'une évolution profonde à partir d'une langue fortement latinisée, le Corse a subi, à partir du IXème siècle l'influence Toscane dont il conserve la Couleur Dantesque.
L'accès au statut de langue pour l'ancien idiome oral corse est difficile, il cherche encore sa voie dans une réalité toujours vivante...
Les musées
Une présentation des Principaux musées de Corse, Histoire et Archéologie mais aussi ces gardiens de l'Art Actuel ou Récent
L'économie
"Les îles ont leur manière à elles d'exister qui les distinguent fortement du continent" Jeanne Renucci
La Corse présente des spécificités fortes en matière notamment de démographie et d'économie. L'évolution démographique s'est heureusement inversée, en effet, au cours de la première moitié du siècle la Corse perdait plus du tiers de sa population.
L'économie de la Corse, longtemps marquée par l'agriculture et l'élevage, est aujourd'hui à forte dominante tertiaire : services rendus aux particuliers et commerces.
C'est elle, la montagne, qui donne à la Corse sa physionomie de caractère et de noblesse avec environ 1700 sommets allant de 300 à 2710 m d'altitude. Elle façonne, en les séparant par une dépression allant d'Ile Rousse aux environs de Ghisonaccia et traversant Ponte Leccia puis Corte, deux corses de superficie et nature différentes :
Vue de la Bocca Soglia
Une première chaîne de crêtes, au nord-est de cette dépression, culminant à 1767 M au Monte San Petrone, part de l'extrême nord de l'île, soit de Cap Corse et se prolonge jusqu'à la rivière Fiumorbo.
Plus à l'est, s'étend une deuxième chaîne légèrement arquée et moins élevée puisque son plus haut sommet le Monte Olmelli s'élève à 1285m.
Les principaux sommets de cette première corse de nature schisteuse , dite "l'En-Deça-Des-Monts" (par rapport à l' Italie) -ou cote orientale - sont du Nord vers l'Est: la Cime du e Folicce (1305m), le Monte Stello (1307m), le Monte Asto (1535m) et le Monte San Petrone déjà cité.
Le relief cristallin de cette deuxième Corse à l'ouest de cette dépression, appelée "l'Au-Delà-Des-Monts", se décline sur une étendue beaucoup plus vaste en une suite de massifs granitiques.
Certains massifs semblent plonger dans la mer; aux arêtes vives, ils cloisonnent des vallées contrastées d'ou émergent les sommets les plus élevés de Corse.
Ne résistons au plaisir d'en nommer quelques uns du Nord- Ouest au Sud Sud-Est tant leurs noms sont aussi porteurs de rèves que leurs visions : le Monte Cinto - le toit de l'île - (2710m), la Paglia Orba, le Monte Rotondo, le Monte d'Oro, le Monte Renoso, la Punta di A cappella, le Monte Incudine, les Aiguilles de Bavella, la Punta di a Vacca Morta ou encore l'Omo di Cagna...
Corollaire de son relief et d'un climat de type méditerranéen, le réseau hydrographique de la Corse est d'une grande richesse. Il offre nombre de rivières, de lacs, de torrents et de sources dont certaines reconnues de qualité et d'efficacité exceptionnelles pourraient un jour donner naissance à des centres de thermalisme de renommée.
Tous les cours d'eau corses - qu'ils soient limpides à l'ouest ou plus sombres et boueux à l'est - sont irréguliers. Leur débit faible ou moyen de juin à septembre, volumineux voire véhément d'octobre à mai, a nécessité la construction de nombreux ponts dont les plus beaux datent le plus souvent de l'époque génoise.
Outre le cadre naturellement superbe qui les environne en toutes saisons mais sans doute plus encore au printemps, certains torrents et rivières tels le Golo, le Tavignano, le Taravo, le Vecchio, l'Asco, la Gravona dédient leurs eaux neuves de fonte des neiges aux amoureux du canoë-kayak.
La Rivière Asco Bien que de faible superficie, ourlés de landes d'altitude, de nombreux lacs d'origine glaciaire (lacs de Nino, de Creno, de Capitello, de Melo, du Rotondo, de l'Oriente...), diamants ou larmes selon l'âme des poètes conteurs, sont pour les fervents de la nature l'occasion de belles et surprenantes randonnées comme celle du GR 2O reconnue comme une des plus belles sinon la plus belle d'Europe.
Lac de Creno
Étés fous de lumières, chauds et secs, hivers doux, le climat corse est un climat méditerranéen. La température moyenne de plus de 12 degrés s'accroît du Sud vers le Nord.
La moyenne des minima chute rarement au dessous de zéro en hiver tandis que la température moyenne maximale peut atteindre 18 ° sur la côte. Au coeur de l'été, la côte connaît des extrêmes allant de 23 à 36°, tandis qu'à environ 1000 mètres d'altitude celles-ci varient d'environ 8 à 26°.
Les vents qui viennent des quatre points cardinaux et qui portent des noms de rèves d'Orient - Libecciu, Mistral, Tramontane, Levante, Sirocco, Grecale, font glisser sur l'île leurs souffles habituellement paisibles, mais peuvent aussi, parfois, la cingler de leurs rageuses rafales.
Qui n'a entendu évoquer la somptueuse végétation corse ? Celle-ci compte en effet plus de 2000 espèces dont, selon les botanistes, 78 à 81 qui lui sont propres. La richesse des variétés que la nature associé avec tant de magnificence selon l'altitude et la type de sol offre à chacun le dépaysement cher à ses rêves : tantôt celui de l'Afrique ou de l'Italie, tantôt celui de l'Espagne, de la Grèce ou de l'Asie, tant celui de l'Amérique et de ses exotismes.
Le Pin Lariccio
Mais aucun de ces pays, aussi lointain soit-il, n'offre un si harmonieux mélange de parfums, de couleurs, de dégradés, de formes et de densité que celui du "maquis corse" mêlant cistes, lentisques,arbousiers, myrtes, genêts, bruyères , chênes verts pour laisser place, ça et là, aux espèces végétales nourricières implantées ou réimplantées par les Génois au XVème siècle : la vigne, le figuier, l'olivier ainsi que le châtaigner longtemps "arbre à pain" de nombreux villages et seigneur de la région de la Castagniccia qui acquit son nom au XVIème siècle.
L'Arbousier
Graves ,denses, riantes ou légères, les forets de hêtres, de châtaignés, de pins Laricio ou d'aulnes odorants sont souvent les gardiennes - aidées de l'homme qui s'y emploie au sein d'un superbe Parc naturel régional et de trois zones du littoral classées Réserves Naturelles ( Scandola, les Iles Cerbicales et les Iles Lavezzi )- d'une faune très riche, parfois rare dont, pour n'en citer qu'un exemple, l'énigmatique sittelle qui hormis la Chine et le Canada n'existe qu'en Corse.
La Forêt d'Aitone Un monde où, chacun, promeneur, randonneur ou chercheur, peut satisfaire sa curiosité ou sa passion.
Un contour que sait dessiner les yeux fermés, le petit écolier corse. C'est d'abord, le Cap Corse, tel le vainqueur, le pouce coulé dans le schiste, haut perché, qu'il dessine, avec son versant Est peu accidenté, agrémenté de petites taches vertes symbolisants des activités agricoles telles que les cultures fourragères ou les petits vignobles et de petits ronds bien formés pour signaler Erbalungua et maisons caressées par la mer, Sisco et ses 17 hameaux, ou Rogliano et ses châteaux forts, tandis qu'il découpe le versant opposé en petites échancrures qui abritent maints petits ports - ou marina - au noms chantants - marines de Tollare, de Giottani , d'Albo, de Farinole, fidèles aux pêcheurs et navigateurs qu'ont longtemps été les cap-corsins.
Cap Corse
Il n'oublie pas de noter le nom des ces villages qui ont su conserver leurs toits de pierres plates aux couleurs gris vert de la mer où se côtoient avec bonheur habitations traditionnelles et "maisons d'Amérique" témoignant de la "fortune" de ses enfants revenus au "pays" après une vie passée aux Antilles ou au Venezuela.
Puis, le petit écolier, décide de dessiner le pourtour de son île selon les connaissances géologiques qu'il a fraîchement acquises : d'abord la corse cristalline, la plus étendue puisqu'elle s'étend de Saint Florent à Solenzara, et la plus difficile à dessiner avec ses cotes farouches, accidentées, sculptées, creusées, sauvages, et si étrangement belles avec ses huit Golfes, ses Caps et ses Pointes, ses fonds de baies, ses plages bordées de figuiers de barbarie, de bruyère ou de roseaux. Il sait que son crayon fermement maintenu sculpte des réalités aussi merveilleuses que les grottes de Scandola, le golfe de Porto, les Calanques de Piana, les Iles Sanguinaires ou la Pointe de Roccapina gardé par son Lion de Granit...
Atteignant l'extrême sud de île, l'enfant hésite, il voudrait tracer mais ne le peut - sinon en faisant un dessin en coupe - les somptueuses et éblouissantes falaises de Bonifacio avec ses grottes et ses rias qui nous rappellent certains paysages normands comme les plis -également calcaires - des collines de Saint Florent nous rappellent la Provence.
Mais son travail de dentellier continue au fur et a mesure qu'il dessine les îles de Cavallo et des Lavezzi , les contours du Golfe de Manza, la Baie de rêve de Santa Guilia, le Golfe de Porto-Vecchio semblant jaloux de sa beauté… Qu'il est délicat d'essayer de tracer avec fidélité les nombreuses petites plages et criques aux parfums de vacances qui scintillent tout le long de la cote se prélassant entre Palombaggia à Pinarello. Viennent ensuite la Cote des Nacres et les environs de la dynamique station de Solenzara, limite entre la cote cristalline et la cote schisteuse, qui emprunte son nom ensoleillé (sole=soleil) a cette rivière si fière de prendre ses origines sous le regard des Aiguilles de Bavella, joyau de l'Alta Rocca.
Enfin, notre petit géographe peut délier son poignet pour dessiner entre Solenzara et Bastia les contours de la seule grande plaine de corse qui s'étire sur une centaines de kilomètres de terres alluviales et sableuses aux allures de Camargue avec ses lagunes et ses étangs (d'Urbino, de Diana, de Biguglia) naguère fief du moustique anophèle
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Les Calanques C'est La lutte anti-moustique associée a la création d'un réseau hydraulique capable d'irriguer 23000 hectares de terres qui ont permis a cette terre longtemps délaissée aux seuls marécages de renaître sous forme de vastes vignobles ou vergers d'agrumes ainsi qu'à ses villages autrefois hameaux tel Ghisonaccia - capitale de la plaine - de développer leur économie a travers l'agriculture et le tourisme. Juste retour des choses ! En effet c'est sur cette cote -dite orientale - que se situe, à l'embouchure du Tavignano, et comme en témoignent les nombreux vestiges, Aleria, la capitale de la Corse Antique (env.565 av.J.C).
Regardant son dessin avec fierté, l'enfant voulant y mettre des couleurs, hésite et y renonce tant sa palette lui parait insuffisante pour rendre compte de la richesse, de la multiplicité, du caractère mais aussi de la légèreté et de la transparence des contours de son île, de ses terres et de ses eaux....
Quel bel exemple de créativité et de consensus institutionnel et scientifique que la création, en 1972 - sur une superficie d'environ 300 000 hectares - du Parc Naturel Régional.
Imaginez une étole drapant en diagonale et dans un même esprit les chaînes cristallines de Haute Corse et Corse du Sud et prenant dans ses plis une grande partie de la Castagniccia ainsi qu'à l'ouest, la façade maritime qui englobe dans ses impressionnants escarpements la désormais célèbre presqu'île de Scandola.
C'est donc sur plus du tiers de l'île qu'une équipe pluridisciplinaire très présente sur le terrain s'est fixé pour objectifs - avec la coopération des habitants - de protéger la faune et la flore sans pour autant léser chasseurs ou cultivateurs, de conserver et de restaurer les bergeries traditionnelles , enfin d'impulser un renouveau rural de qualité - notamment a travers l'activité pastorale - tout en développant un tourisme "vert" en accord avec l'innocence de la nature et l'âme de ses habitants.
La passion, le dialogue et la volonté des hommes ont permis aux espèces menacées ou en voie de disparition d'être l'objet d'une protection spéciale ainsi cerfs, sangliers, renards, belettes, chats sauvages peuvent évoluer sans risque. Il en est de même pour le mouflon que l'on rencontre à Bavella et à Asco, le gypaète barbu et ses trois mètres d'envergure, l'aigle royal , l'aigle pêcheur - ou balbuzard - dont la France a failli connaître la disparition - les rares couples aujourd'hui protégés ne nidifiant qu'en Corse.
Girolata C'est également l'amour, la vigilance, et le sens de la communication des équipes en place, relayées par les instances administratives et éducatives, qui permettent à ces superbes régions de voir diminuer incendies et braconnages au profit d'un tourisme qui - loin des clichés - peut s'épanouir en pratiquant ski de fond, randonnées équestres ou pédestres notamment celle du GR20, en goûtant au plaisir de l'hébergement en gîte rural et à celui de la rencontre avec habitants et artisans, ces montagnards fiers à juste titre de leur vérité, réconciliés enfin avec la mer grâce à la reconnaissance par l'Unesco comme site d'intérêt mondial de la presqu'île de Scandola.
Scandola C'est en 1975 que Scandola, sise au nord du flamboyant Golfe de Porto fut élue première réserve de France à vocation à la fois terrestre et maritime.
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