Bonifacio (Corse-du-sud)
Présentation générale :
Bonifacio est sans conteste la ville la plus célèbre de Corse mais également la plus atypique. En effet, alors que le reste de la Corse est constitué de Granit elle repose sur une falaise de calcaire qui dénote du paysage ambiant tant lorsque l’on s’y rend par la mer que lorsque l’on emprunte la route.
Vue de mer cette langue de calcaire striée horizontalement et balafrée du célèbre escalier du roi d' Aragon semble prête à s’effondrer et à emporter avec elle les habitations qui se trouvent à fleur, en surplomb de la mer séparant la ville de la Sardaigne et pourtant la falaise tient millénaire après millénaire.
Vue de terre, l’attention est attirée par l’exigüité du lieu, puisque l’on accède de prime abord au port situé en contrebas du "Bonifacio ancien", cet abri est situé au fond d’une profonde saignée de la mer dans la terre (1,6 km) qui n’est pas sans rappeler les fjords au voyageur.
Histoire :
Bonifacio doit son nom, semble-t-il, à un dénommé Boniface, marquis de Toscane qui l’aurait fondée au retour d’une campagne africaine en 828.
La forme de son port, particulièrement bien protégé, et sa proximité géographique avec la Sardaigne et la péninsule italienne aurait conduit ensuite ses occupants à s’y baser pour y pratiquer des actes de piraterie jusqu’à l’occupation génoise du XIIè siècle.
La légende veut qu’au cours d’un conflit opposant seigneurs locaux, génois et le roi d’Aragon ait été taillé en seulement une nuit l’escalier portant le nom de ce dernier et menant de la vieille ville au rivage en 1420.
Nouveau conflit à la moitié du XVè, il opposa les génois aux français et leurs alliés. Bonifacio alors conquise par les troupes française sera toutefois rendue à la Sérénissime Gêne par décision du roi de France Henri II.
La ville restera par la suite génoise jusqu’à l’annexion de l’île toute entière par la France le 15 mai 1768
Apparences et trompe l’oeil :
Bonifacio est la zone urbaine située la plus au sud de l’île de beauté, tournée essentiellement vers le tourisme elle séduit le voyageur en quête de dépaysement.
La zone portuaire est ainsi essentiellement tournée vers le commerce, y sont ainsi installés bars, restaurants, hôtels et les billetteries des navettes maritimes qui permettent à l’envie de découvrir l’extrême-sud par la côte et de visiter les grottes taillées par la mer dans la falaise (dans la plus célèbre "la grotte du Sdragonato" il est possible de voir une représentation de la Corse taillée selon un caprice de la nature dans une ouverture).
La ville haute plus pittoresque comprend la citadelle et ses murailles ainsi que de minuscules maisons, construites en dehors de tout esprit architectural mais toujours habitées, dont les escaliers rendraient presque plaisant l’usage d’une échelle de meunier.
Visite guidée :
Bonifacio vaut le détour, nous l’avons dit, pour son architecture atypique qui tranche avec le reste des villes et villages corses. De la marine, plutôt quelconque, mieux vaut partir à la découverte de la vieille ville en empruntant les ruelles pavées qui mènent le visiteur jusqu’à la ville fortifiée.
C’est la vieille ville qui est le vrai cœur de Bonifacio, en la parcourant on peut longer les murailles de la citadelle, admirer la Sardaigne depuis la hauteur de la falaise qui surplombe la mer de ses 70 mètres de hauteur.
La citadelle dont la construction date du XIIè siècle occupe l’extrémité de la presqu’île, elle avait pour rôle de protéger l’entrée de la marina et les navires qui s’y trouvaient. Sa situation géographique dans le bouches de Bonifacio en faisait également une place forte d’une importance stratégique.
La vieille ville était également fortifiée, ses remparts bénéficiant de la protection tant de la citadelle que de celle de 7 tours rondes (également d’époque génoise) qui jalonnent son pourtours.
Face à la Sardaigne vous retrouverez le célèbre escalier du roi d’Aragon taillé à même la falaise et qui conduit le promeneur sportif à la mer au bout de 187 marches, à voir également le gouvernail de la Corse, nom donné à un rocher détaché de la falaise.
Comme ailleurs en Corse le "sacré" est très présent, Bonifacio dispose donc de nombreux lieux de culte d’époque diverses.
Parmi ceux-çi l’on peut dénombrer :
- L’église Sainte-Marie-Majeure édifiée au XIIè siècle et qui reste l’une des plus belles de la commune ;
- L’église Saint Erasme construite au XIIIè siècle et qui est traditionnellement celle de la confrérie des pécheurs ;
- L’église Saint Dominique datant du XIVè siècle ;
- ...
Et bien d’autres lieux de dévotion rénovés ou non qu’il s’agira pour vous de découvrir au gré de votre aventure dans les ruelles pavées bonifaciennes.
Comme ailleurs en Corse, cette dévotion peut toujours être retrouvée de nos jours, ainsi lors de la célébration du Vendredi saint les différentes confréries de la cité rejoignent l’église d’où après bénédiction partiront les différentes processions.
A proximité :
La région de Bonifacio est assez aride, qui plus est en période estivale, pour autant la nature réserve bien des surprises essentiellement accessibles par la mer et en utilisant les nombreuses navettes dédiées à cette découverte.
Les bouches de Bonifacio recèlent plusieurs îles à voir ou à visiter, ainsi les célèbres îles Lavezzi
situées à 7 km du cap de Pertusato et classées réserve naturelle (connues pour le naufrage de la Sémillante, le 15/02/1855 au cours duquel 773 soldats français périrent), l’île de Cavallo (l’île aux milliardaires).
Bien sûr au cours de ces promenades en bateau ne manquez pas de visiter les nombreuses grottes maritimes dont la gigantesque grotte du Dragon.
Depuis Bonifacio peuvent être visités ou entr’aperçus : la ville de Porto-vecchio (27 km), le sémaphore de Pertusato,
des maisons troglodytes, le nord de la Sardaigne (distante de seulement 12 km et reliée à la ville par des rotations quotidiennes de navires) de nombreux vestiges de l’occupation romaine de la région (notamment à Piantarella)
.bonifacio-corse.
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